Les noix du Québec à connaître

Un fait peu connu est que le Québec est un terreau fertile pour de nombreuses noix délicieuses. Imaginez faire pousser de bonnes noix de Grenoble (noyer des carpates). C’est possible. Il en pousse même à La Pocatiere. On peut aussi faire pousser des pacanes nordiques, des châtaignes, des hican, des noisettes et bien d’autres.

Le caryer ovale : dans notre province, à l’état sauvage, il existe deux sortes de caryers, soit le caryer cordiforme Carya cordiformis, dont les noix sont amères, et le caryer ovale Carya ovata, qui produit des noix dont le goût rappelle celui de la pacane, mais en bien plus savoureux. Bien aimé des ébénistes pour son bois, le caryer ovale peut atteindre 25 mètres de hauteur et vivre jusqu’à 200 ans.

Caryer ovale, Carya ovata (Shagbark Hickory) bon à planter en zones 3b-4a

Le caryer ovale est à notre avis, dans le top trois des arbres les plus remarquables du Québec. Avec son écorce en grosses lamelles se détachant du tronc et ses feuilles particulières, il ne manque pas d’attirer les regards. Il est devenu extrêmement rare dans notre sud québécois car il est dispersé majoritairement que par les écureuils et la perte de son habitat se fait rapidement sentir au Québec au profit de l'urbanisation effrénée. Selon nous, c’est un arbre plutôt méconnu qui devrait être largement planté.
Les noix du caryer ovale goûtent littéralement les pacanes. L'arbre est aussi bien recommandé en plantation, en verger à noix, en renaturalisation ainsi qu'en enrichissement de boisés pour la grande valeur de son bois.

Les noisetiers : À l’inverse des autres espèces d’arbres à noix, les noisetiers peuvent commencer à produire des fruits bien plus vite, soit après quatre ans seulement.

Très rustique sous notre latitude ils poussent naturellement, le noisetier à long bec Corylus cornuta est le plus commun de nos noisetiers. Il y a également son cousin qu'on retrouve plus rarement, le noisetier d’Amérique Corylus americana, dont le fruit est aussi comestible. Présentant plusieurs défis en matière de pollinisation et de phytoprotection, les noisetiers hybrides ont des caractéristiques avantageuses (formes des noix, résistance aux maladies et rusticité). 

Le hêtre à grandes feuilles : dans les boisés matures du Québec, il existe un arbre dont les fruits (faines) sont délicieux : le hêtre à grandes feuilles Fagus grandifolia. Très appréciées des ours et d’autres animaux de la forêt, les qualités gustatives de ces fruits méconnus peuvent étonner. Toutefois, cet arbre prend plusieurs années, voire quelques décennies, avant de produire des fruits.

Le pin de Corée : dans le monde, environ une douzaine d’espèces de pin, dont certaines sont rustiques, donnent des pignons comestibles. Le pin de Corée Pinus Koraiensis produit de délicieux pignons qui sont souvent utilisés dans les salades ou la fabrication de pesto. On entend davantage parler du pin de Corée comme étant un des pins ayant le meilleur potentiel dans nos conditions climatiques. Mais encore une fois, plusieurs années seront nécessaires avant les premières fructifications.

Le châtaignier : le châtaignier d’Amérique Castanea dentata peuplait autrefois les boisés du sud de l’Ontario et du nord-est des États-Unis. Au début du 20e siècle, l’arrivée de la brûlure orientale du châtaignier Anisogramma anomala a pratiquement éradiqué l’espèce; cependant, des hybrides résistants à la maladie se commercialisent dans les pépinières. Les fruits du châtaignier d’Amérique sont petits et plus savoureux que les châtaignes des autres variétés.

Le Ginko biloba : fréquemment planté en ville et de croissance lente, le Ginko biloba est dioïque, c’est-à-dire qu’il y a des arbres mâles et des arbres femelles sur des plants différents. En présence d’arbres mâles, les arbres femelles produisent des noix au goût savoureux, mais ont une floraison à l’odeur peu agréable. Malheureusement, ce petit défaut fait en sorte qu’on ne trouve pratiquement que des plants mâles dans les centres-jardins.

Au Québec, on plante de plus en plus de Ginkgo Biloba comme arbres d’ornement. C’est un arbre magnifique et et doté d’une histoire impressionnante. Mais en Amérique, on ne le considère que très rarement, comme un « arbre à noix ». La chaire non comestible des fruits et qui recouvre la précieuse « noix », à une odeur de vomi et pour cette raison, on ne vend que des mâles greffés en pépinières. Pourtant, en Asie, ces précieuses noix sont très recherchées et leurs différentes vertus, bien vantées. J’encourage tous ke monde à planter des gingkos. Les semis seront environ 50/50 mâles/femelles. Vous pouvez aussi greffer des branches femelles dans vos arbres mâles.

Rejoignez le groupe des arbres à noix du Québec et apprenez en plus sur toutes ces bonnes noix que vous pourrez un jour déguster derrière chez vous.

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